le 10 décembre 2025 à 14:30 à Visioconférence
Les utilisateurs rencontrent fréquemment des interfaces graphiques (GUIs) différentes, et peuvent être amenés à chercher des similarités entre elles pour faciliter l'apprentissage de logiciels. Ils établissent ainsi des correspondances entre interfaces familières et non familières à partir d'analogies potentielles, alignant la structure relationnelle pour surmonter ces différences et découvrir de nouvelles interactions. Cette thèse étudie les processus cognitifs qui entrent en jeu lorsque les utilisateurs appréhendent des interfaces, malgré d'éventuelles différences de disposition des composants, de structure et de représentation. Ancrée dans les théories du raisonnement analogique, cette recherche explore comment une expérience antérieure permet de combler des écarts perceptifs et fonctionnels entre interfaces graphiques. La première partie de cette thèse identifie les caractéristiques qui façonnent les (dis)similarités perçues entre interfaces, en combinant un tri libre de cartes et des comparaisons par paires. Elle produit une taxonomie de facteurs intrinsèques et contextuels qui gouvernent la perception de la distance d'interface, c'est-à-dire la manière dont les utilisateurs perçoivent les interfaces comme similaires ou différentes. Sur cette base, une exploration ultérieure développe des métriques centrées utilisateur pour estimer la distance d'interface perçue, posant les fondations pour prédire une potentielle correspondance analogique lorsque deux interfaces sont jugées suffisamment similaires. Dans une seconde étude, cette thèse examine comment des indices sémantiques peuvent faciliter l'alignement fonctionnel entre des fonctionnalités d'interface analogues. Le raisonnement des utilisateurs lors de la formation de correspondances fonctionnelles est analysé au cours de tâches analogues réalisées sur des GUIs fondées sur des paradigmes d'interaction distincts. Un travail complémentaire étend ces travaux au cas d'usage de l'apprentissage procédural à partir de tutoriels vidéo, où des différences entre les interfaces de l'utilisateur et celle du tutoriel peuvent générer des frictions ralentissant un transfert de connaissances. Une analyse morphologique énumère les types de divergences tutoriel-interface, ensuite évaluées expérimentalement pour comprendre leurs effets sur la performance et sur les stratégies de comparaison visuelle des apprenants. Pris ensemble, ces travaux proposent un cadre cognitif unifié du raisonnement des utilisateurs à travers les GUIs et une base méthodique pour évaluer la perception de similarité entre interfaces et concevoir des mécanismes de soutien au transfert de connaissances entre interfaces.
M. Sylvain MALACRIA Centre Inria de l’Université de Lille Directeur de thèse, Mme Céline COUTRIX Laboratoire d’Informatique de Grenoble Rapporteure, Mme Audrey SERNA INSA Lyon Rapporteure, M. Phillipe PALANQUE Unversité de Toulouse Examinateur, M. Carl GUTWIN University of Saskatchewan Examinateur, M. Laurent GRISONI Université de Lille Examinateur.
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